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Titane de Julia Ducourneau

Titane de Julia Ducourneau

 

Sous l'emprise de Satan

 

Julia Ducourneau, jeune cinéaste et scénariste, auteur de deux courts-métrages, d'un premier long-métrage d'horreur Grave stupide et grotesque produit entre autre par Julie Gayet vient d'obtenir la récompense suprême, le Graal, la Palme d'Or au Festival International du film de Cannes pour son deuxième film de fiction Titane.

 

Le film nous conte l'histoire d'Alexia (interprétée par Agathe Rousselle), une jeune femme qui porte sur la tempe droite une plaque de titane greffée à la suite d'un accident automobile accident subi à l'âge de 12 ans par sa faute. Privée de toute compassion, elle devient une tueuse en série animée d'une rage et d'une violence d'une rare inhumanité. Elle travaille dans une discothèque située dans un loft comme danseuse sexy. Elle y mime comme plusieurs autres jeunes femmes des accouplements lascifs avec des voitures pour le plaisir d'humains en voie de dégénérescence avant de copuler effectivement avec une automobile (dans le monde progressiste tout est possible). Enceinte du rutilant véhicule, affolée, effectuant meurtres sur meurtres, brulant vifs ses parents, elle décide de masquer sa féminité et de devenir un garçon. Un commandant de pompiers (Vincent Lindon caricatural à souhait) dit reconnaître son fils disparu dans cet être ambivalent.

 

La fiction peut dès ce moment dérouler ses sujets favoris, très en vogue dans le monde de la culture, du cinéma, universitaire et des médias: les identités troubles, la sensualité transgenre, la fluidité sexuelle totale, la détestation des mâles, la fascination de la transformation des corps, de leur enlaidissement et de la violence outrancière, l'inclusion de toutes, même des tueuses en série dans une société transfigurée par le délire hystérique.

 

Le film sous l'emprise de Satan est une œuvre du Mal nous parlant du réel – ni un conte, ni une histoire d'anticipation – dans une société ravagée par l'horreur, la laideur, la folie furieuse. La cinéaste possède parfois un réel talent de mise en scène malheureusement au service d'une histoire sans intérêt et ridicule. Titane est surtout gangréné par sa complaisance totale pour l'horreur, la violence gratuite absolue, la laideur des corps et des âmes des personnages, le goût de la déglingue et du sadisme.

 

La bêtise du scénario travaillant le rapport femmes/voitures - certains ont évoqué Crash mais cette histoire n'a rien à voir avec la force sexuelle, érotique et intellectuelle dégagée par l’œuvre de Cronenberg - femme/homme, des hommes entre-eux, du devenir machine des êtres humains, de leur fluidité de tous les possibles en somme, fait de ce film une ode au crime, à la cruauté absolue et dépeint une société décadente et dégénérée. Point de rédemption possible contrairement à ce que voudrait nous faire croire la cinéaste. La récompense de ce film, qui inspire le dégoût, par la Palme d'Or nous oblige à considérer que la situation du cinéma et bien-sûr de notre société occidentale est grave.

 

Jacques Déniel

 

Titane un film de Julia Ducourneau - France – 2020 – 1h48

Interpétation: Agathe Rousselle, Vincent Lindon, Garance Marillier, Bertrand Bonello.... Actuellement au cinéma

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