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Mourir d’aimer un film d’André Cayatte

Mourir d’aimer un film d’André Cayatte

 

J’ai revu hier soir sur ARTE, Mourir d'aimer (1971) d'André Cayatte. Revoir ce film 53 ans après ma première vision dans des salles pleines (6 millions d’entrées en France) où les spectateurs pleuraient à chaudes larmes me semblait important bien que mon souvenir du film me fasse craindre le pire.

 

Le pire n’est pas toujours sûr nous disait Paul Claudel mais en l’occurrence trois fois si.

Le film est une très mauvaise mise en scène de l'affaire Gabrielle Russier, une tragédie réelle. Georges Pompidou très ému par l’affaire comme de nombreux français en parla très bien en citant des vers de Paul Eluard Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés.

 

C’est une longue fiction où s’enchainent des poncifs et des clichés d'une naïveté confondante sur la société, les rapports familiaux, la politique et le joli mois de mai qui en disent long sur la sottise de cette époque (la mienne comprise, très certainement. Fort heureusement le cinéma avec les films de Rohmer, Bresson, Eustache, Pialat, Leone...), la musique (Les Beatles, L.Cohen, B.Dylan, N.Young....) et la lecture Guy Debord et Simon Leys me remirent les idées en place).

 

Une petite vile de province tranquille, Rouen en1968 (c'était beau et calme Rouen en 1968), Danièle Guénot (Annie Girardot) est professeure de lettres, la trentaine, divorcée et mère de deux enfants. Elle exerce son métier différemment. Régulièrement, elle reçoit les élèves chez elle, va au café et organise des promenades dominicales avec eux.

 

L'un de ses élèves, Gérard (Bruno Pradal), tombe amoureux d’elle. Dans un premier temps elle le repousse puis finit par céder, partageant avec lui cette forte passion amoureuse. Gérard est mineur, sa mère bourgeoise coincée et son père, pourtant militant de gauche, ne supportent pas cette liaison et vont tout faire pour y mettre fin en employant des moyens assez radicaux.

 

André Cayatte, le chevalier sans peur et sans reproche des Dossiers de l’Écran l’émission d'Armand Jammot, s'est emparé d’un fait divers qui avait ému la France en 1969 : Gabrielle Russier, une enseignante, fut accusée de détournement de mineur en ayant abusé de son statut. La pression judiciaire et publique fut telle qu’elle finira par se suicider.

 

Ce long métrage contient un nombre de maladresses scénaristiques bien trop schématiques, et très démonstratives. Il dénonce avec une lourdeur et une vigueur manichéenne des travers d’une société montrée comme réactionnaire. Quand à la mise en scène elle est inexistante, seul compte le sujet filmé sans aucun choix esthétique dans une époque où portant le pop art, la musique, les arts plastiques et même le cinéma ont accouché de belles réussites. Un très mauvais film!!

 

"Vous avez été jeune dans une époque où vous aviez de mauvais maitres et sans doute de mauvaises fréquentations" m'a dit au début des années 2000, un Chanoine vu en confession à Notre-Dame de Paris. Rien de plus juste!

Jacques Déniel

 

 

Mourir d’aimer un film d’André Cayatte

France – 1971 – 1h49

Interprétation :Annie Girardot, Bruno Pradal, Claude Cerval, Jean Bouise, Nathalie Nell, François Simon, Yves Barsacq…

Disponible jusqu'au 07/02/2025 en replay ARTE.TV

 

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