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Sport de filles un film de Patricia Mazuy

Sport de filles un film de Patricia Mazuy

 

« Autant le dire tout de suite « Sport de filles » de Patricia Mazuy est un très grand et beau film, un western social flamboyant, un film sensuel et sexuel d’une grande tenue formelle, d’une dignité politique qui ne fait aucune concession, mais qui ne donne aucune leçon. La morale de ce film frontal et majestueux est définie par l’action et les comportements moraux des personnages comme dans les grands westerns de Ford ou de Walsh. La cinéaste donne ici ses lettres de noblesse au cinéma prouvant qu’elle est une directrice d’acteurs et d’actrices formidable.


Tragi-comédie sociale et politique se déroulant dans le monde équestre, le film montre avec une saine virulence l’opposition de deux mondes, celui de l’aristocratie du monde hippique, des propriétaires à celui modeste et rural d’une jeune femme d’origine paysanne, dotée d’un amour sublime pour les chevaux et d’une obstination sans faille dans son désir de les dresser et de les monter. L’action se situe entre un haras normand et un concours de dressage à Francfort. Joséphine De Silène (Joséphine Balasko), aristocrate, roide et dominatrice mène son petit monde à la baguette : Franz Mann (Bruno Ganz, impérial), ancienne gloire des concours hippiques, l’entraineur du lieu, et les écuyères dont sa propre fille, Alice (Isabel Karajan).

 

Gracieuse (Marina Hands, sublime), virée du haras où elle travaillait précédemment, arrive, fière et décidée, mais une fois de plus, elle se confronte à la domination de classe, pour travailler dans le haras de Madame De Siléne, elle doit obtenir de son père qu’il cède ses terres à sa patronne. Gracieuse ne supporte pas la bassesse et les concessions, elle ne veut pas se soumettre, elle veut être reconnue pour son talent, elle veut prouver aux yeux de tous et particulièrement à ceux de Franz, qu’elle peut être une écuyère à la hauteur. Elle va dompter le cheval qui fait discorde entre Joséphine et la maitresse de Franz, une riche propriétaire anglaise.

 

Gracieuse, est une Jeanne d’Arc moderne, une Flibustière révoltée, qui par la force de son travail sa volonté absolue, son impertinence majestueuse, sa grandeur d’âme va imposer l’évidente justesse de son combat. Marina Hands, dans son plus beau rôle au cinéma donne à, ce personnage une dimension princière. Après des jours de travail et d’entrainement en forêt, elle vole un cheval et un van, puis se rend à Francfort dans le but de convaincre Franz qu’elle est une vraie cavalière.

 

Gracieuse, vêtue de son blouson de cuir rouge, ayant chaussée ses nouvelles et superbes bottes de cuir, têtue, sauvage, froide, un peu rêche, un bandeau vert sur son œil blessé, qui la rend encore plus sensuelle, va dans une scène – véritable climax du film – d’une volupté intense, d’une beauté à couper le souffle prouver qu’elle sait dompter un cheval, et emporter l’adhésion sportive et l’amour d’un entraineur devenu un esclave mais qui vient enfin de décider de se rebeller et de faire un choix de vie courageux. La bande musical signée de John Cale, musicien de génie, ex membre du Velvet Underground ; avive les tensions abruptes de ce film merveilleux que je vous conseille vivement d’aller voir toutes affaires cessantes.

Jacques Déniel

 

Sport de filles un film de Patricia Mazuy
France –2011 – 1h40.

Interprétation : Marina Hands, Josiane Balasko, Bruno Ganz, Isabel Karajan, Amanda Harlech….

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